Dernière mise à jour le 07-03-2023 à 19:54 pm - Temps de lecture estimé 00:03:30
Quelle ironie ! Quand on constate que plus de la moitié de l’humanité ne sait déjà plus se passer de son smartphone, puisque c’est avec cette même technologie que tous mes faits et gestes étaient contrôlés. J’étais pleinement consciente de m’afficher dans toute ma gloire d’esclave, d’être parfois méprisée pour cela tandis que la masse se complaisait depuis longtemps déjà dans cette même surveillance numérique géo-localisée au prétexte perfide d’une hypothétique couverture médicale d’urgence ou même d’une protection contre le terrorisme. Qu’elle idiotie quand on sait que jamais une caméra ne pourra vous protéger d’un tel acte.
Tandis que confortablement installée au fond de son bureau ma maîtresse pouvait surveiller le moindre de mes mouvements, il est surprenant de constater qu’à partir d’un simple téléphone, d’une carte bancaire ou d’une connexion internet des milliards d’autres esclaves dans le monde le sont aussi, également de leur plein gré.
Comme moi, dans le confort de leur prison dorée, ils sont bien prompts à s’offusquer des actions des pays totalitaires, auprès desquels ils n’hésitent pourtant pas à s’approvisionner des moyens de surveillance qu’ils développent, au prétexte de leur propre bien être. Dans ces conditions, il est encore plus surprenant de remarquer que les moutons, bien que n’ayant rien à cacher, deviennent également moins revendicatifs quand ils se savent surveillés. Quel maître ne pourrait rêver ainsi d’un meilleur esclave ?
Il me faut pourtant reconnaître que même si j’ai pu parfois éprouver du plaisir à être fessée, j’ai toujours été profondément vexée de devoir demander à ma maîtresse à ce qu’elle me corrige.
Malgré mon engagement, tandis que l’on me formait à mon nouveau statut d’escorte de luxe, j’ai lentement compris que, loin d’assumer mes fantasmes à travers ceux de celle qui me dominait comme je me l’étais imaginé, j’avais tout bonnement été recrutée par une organisation mafieuse pour en être l’une des vitrines.
Il m’a fallu du temps pour comprendre que ce projet de portail informatique n’était qu’un leurre, probablement d’ailleurs pour tromper la curiosité des agences internationales de renseignement. Ces réseaux sont difficiles à cerner car basés sur la fraternité de leurs membres, puisque qu’en divisant à l’extrême leurs actions et en multipliant les intermédiaires il est presque impossible d’en repérer les interactions sociales alors qu’ils n’échangent entre-eux que des dettes et des créances.
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