Dernière mise à jour le 07-03-2023 à 19:54 pm - Temps de lecture estimé 00:03:29
La tension qui précède le plaisir est parfois plus agréable que le plaisir lui même. C’est avec un luxe de raffinement que je l’ai ressenti quand, alors que la prudence aurait dû m’en prévenir, je me suis soumise. Au terme d’une longue période de chasteté, tandis que l’adrénaline qui pulsait dans mes veines obscurcissait mon raisonnement c’est au comble de l’excitation que deux servantes égyptiennes m’ont persuadée de livrer mon plaisir à la Sunnah.
— La Sunnah ? Insista alors la femme arabe avec perplexité comme si cette sentence devait être une malédiction.
— C’est bien cela. Répondit-elle fermement.
Puis, reprenant avec plus amertume dans le son de sa voix, l’esclave soupira
— … ainsi qu’une vie à l’abri du besoin et des hommes.
Encore émue par cette réponse, la femme marmonna quelques paroles que personne ne comprit, nous laissant bien incapables de savoir si c’était de l’admiration ou de la compassion qu’il fallait lire dans le regard sombre qu’elle lui jetait, tant il lui semblait improbable qu’elle ait pu se sacrifier à une telle coutume.
Imperturbable pourtant, elle continua son récit.
Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que je m’étais fiée à des mirages et que les bijoux luxueux dont j’avais été parée n’étaient en réalité que les implacables gardiens de ma fidélité puisqu’à défaut de pouvoir m’en défaire, ils me condamnaient à une terrible servitude.
En un instant, sans même que je ne m’en rende compte, toute ma vie avait basculée. Aussi, alors que je pensais que mon engagement ne faisait de moi qu’une simple soumise, j’eus tôt fait de découvrir que, bien pire encore, c’était mon plaisir qui était tenu en esclavage.
Je pouvais aller et venir, j’étais libre de mes actes, j’aurais facilement pu m’enfuir puisque rien ne me retenait. Mais j’étais aussi la gardienne de ma propre prison, et maintenant persuadée que tant que je serais parée de ces damnés bijoux dont je ne pouvais me défaire, il me serait impossible d’avoir une vie normale et de satisfaire un homme, je me contentais de me laisser doucement bercer pas les odes de Sapho.
Ce n’est que bien après qu’elle m’ait parée de cet imposant collé doré que j’ai découvert, qu’en plus d’être le symbole de ma condition d’esclave, il était également pucé.
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