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Le lendemain, alors que les premiers rayons du soleil pointaient sur l’horizon, elle se présenta devant le hammam d’Aïcha. Elle était un peu en avance sur l’heure indiquée pour son rendez-vous, et machinalement elle s’attarda sur la devanture qui était constellée de produits de beauté, qui pour la plupart lui étaient totalement étrangers. Au milieu de cet ensemble, un écriteau détaillait les prestations que proposait l’établissement, et elle fut surprise de découvrir qu’il n’était ouvert qu’en semaine. Elle s’apprêtait déjà à repartir lorsqu’elle entendit que l’on s’affairait derrière l’entrée du salon et quelques instants plus tard, sur le pas de la porte, une femme l’interpella.
— Vous êtes ponctuelle, c’est bien. Je me présente, je suis Aïcha. Venez, ne restez pas là, entrez.
Clémence fut étonnée d’être reçue de si bon matin par cette femme mûre vêtue d’un caftan rose richement brodé qui ne correspondait absolument pas à l’image de son corbeau telle qu’elle se l’était imaginée. Toutefois, elle représentait son seul espoir de pouvoir mettre un terme au chantage dont elle était victime et dans ces conditions elle n’avait d’autre choix que de s’engager à la suivre.
Elles traversèrent rapidement le grand hall d’entrée, puis se dirigèrent vers l’office où Clémence se fit offrir une tasse de thé à la menthe et quelques douceurs.
— Est-ce la première fois que vous venez au hammam ? Lui demanda Aïcha.
— Euh, oui…, balbutia Clémence un peu surprise par cette question, elle qui ne connaissait même pas l’objet de sa venue.
— Je vois, repris Aïcha, attentive au trouble de sa visiteuse.
— En semaine, mon établissement est ouvert au public. Cependant, le samedi, il est destiné à une clientèle privée qui peut parfois désirer profiter des lieux en toute quiétude. Ainsi, dans mon pays d’origine, au Maroc, les femmes utilisent-elles le hammam pour accomplir le rituel de la mariée, où la beauté de la future promise est magnifiée avant qu’elle ne soit présentée pour la cérémonie officielle. Est-ce votre cas ?
— …Euh, non pas du tout, lui répondit elle, toujours troublée.
— Je l’aurai juré pourtant. Nous avons reçu une commande, de la part de votre amant je présume, qui dénote d’une réelle connaissance des coutumes orientales.
— Mon amant ? S’enquit Clémence intriguée, toujours à la recherche d’indices qui auraient pu lui permettre de démasquer son mystérieux corbeau.
Un bon début, on se laisse emporter, c'est dépaysant!