La galerie marchande

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Dernière mise à jour le 15-01-2022 à 17:21 pm - Temps de lecture estimé 00:04:15

— Tu es bien moins sage qu’il n’y paraît ma belle. Présente-toi un peu si tu veux que je te rende tes vêtements.

Intimidée mais contrainte, Clémence n’eut d’autre choix que de traverser alors plusieurs fois le petit couloir d’essayage, sous les yeux attentifs de la vendeuse qui lui précisait à chaque passage une nouvelle manière de défiler, mettant en valeur une partie de son anatomie chaque fois différente. Clémence, qui était désormais plus attentionnée aux ordres de la femme qu’à sa nudité, était toujours plus surprise par l’image de cette fille nue que les miroirs lui renvoyaient. Sans y prendre garde, cette dominatrice s’était brusquement introduite dans son intimité qu’elle s’efforçait de lui révéler au gré de ses allées et venues dans cette étrange galerie des glaces. Jamais elle n’aurait pu imaginer qu’elle puisse s’exposer aussi crûment aux yeux d’une inconnue. Comment en était-elle arrivée là pour devoir s’abaisser aussi vulgairement ?

Elle n’eut pas le temps de terminer sa réflexion que deux nouvelles clientes entrèrent dans le magasin. À regret la gérante mit immédiatement fin à cette séance impromptue, et la libéra presque aussitôt de cette exhibition forcée en lui jetant à la volée ses quelques affaires qu’elle avait conservées auprès d’elle.

Soulagée d’être ainsi remerciée, Clémence ne se fit pas prier et, rouge de honte, enfila rapidement jean, t-shirt et sneakers, gênée qu’elle fût de se voir toisée par les deux femmes qui n’avaient pas été sans remarquer la fin de son étrange manège.

Encore sous le choc, tandis qu’elle s’empressait de sortir du magasin, elle fut subitement interpellée d’une voix forte par la gérante qui se trouvait maintenant à la caisse.

— Mademoiselle, vous oubliez vos achats.

Surprise, Clémence resta un moment interloquée quand elle se vit offrir plusieurs paquets qui contenaient les articles qu’elle avait essayés quelques dizaines de minutes plus tôt avec ses amies.

— J’apprécie beaucoup quand des jeunes filles dans ton genre se prêtent volontiers à quelques essayages. Comme tu as été tout aussi charmante qu’obéissante, je pense que ta prestation vaut bien cette petite rétribution.

Déjà un profond sentiment de gêne l’avait envahi, tant elle était troublée par les regards en coin que semblaient lui jeter les deux femmes qui paraissaient être bien plus attentives à ses réactions qu’aux vêtements alignés dans les rayonnages. Mais bientôt elle crut défaillir de honte quand la gérante, pointant du doigt ses sous-vêtements désormais largement exposés sur le comptoir, acheva de l’humilier.

— Tu n’auras plus besoin de ces vieilleries que je garde comme trophées en souvenir de ta visite. Au plaisir de te revoir ma belle.

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