Le contrat du siècle

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Dernière mise à jour le 15-01-2022 à 17:21 pm - Temps de lecture estimé 00:04:18

Ce vendredi-là, alors qu’elle profitait d’une journée de repos, sa quiétude fut perturbée par l’arrivée de deux kayaks qui s’étaient aventurés entre les rochers à peine recouverts par les flots de la minuscule passe qui verrouillait la calanque. Surprise par cette visite inopinée, imperturbable, elle observa un long moment les deux esquifs se rapprocher lentement de la petite plage. Tandis que deux jeunes femmes accostaient à l’autre extrémité de la crique, elle prit soudain conscience de sa nudité et se précipita alors sur sa serviette qui, largement étalée sur un rocher, séchait au soleil.

— Ne vous gênez pas pour nous, nous en avons vu d’autres, lui lancèrent-elles d’un ton badin.

Harnachées comme elles étaient avec leurs casques et leurs gilets de sauvetage elle n’avait pu les reconnaître, pourtant le timbre de ces voix ne lui était pas étranger. Vêtue de son paréo, elle s’avança dans leur direction, et tandis qu’elles amarraient leurs embarcations, Clémence reconnut alors Sylvie et Dominique, deux anciennes copines de lycée.

— Ce n’est pas possible, mais que faites-vous là les filles ? S’exclama-t-elle, surprise d’y retrouver ses amies dans ce lieu si retiré de la civilisation.

Elles s’étaient perdues de vue peu après avoir obtenu leur baccalauréat, et depuis elles avaient suivi chacune des chemins différents. Dominique était devenue infirmière, tandis que Sylvie administrait le réseau informatique de l’hôpital où travaillait son amie.

Elles devisèrent un moment des quelques aventures qu’elles avaient pu vivre çà et là, cependant fatiguées par leur escapade nautique, les jeunes femmes décidèrent de se jeter à l’eau pour se rafraîchir un peu.

Ne pouvant refuser cette invitation, Clémence, désormais prise à son propre jeu, n’avait plus d’autre choix que de s’exposer de nouveau à la vue de ses deux amies comme si ce cela fut chez elle un acte naturel. Ainsi, alors qu’elle sentait déjà les pommettes de ses joues s’enflammer, un frisson glacé la parcourut lorsqu’elle défit le nœud de son paréo, profondément gênée de devoir se présenter aussi simplement. Elles se connaissaient depuis l’adolescence aussi, ne faisant preuve d’aucune pudeur entre elles, c’est le plus naturellement du monde que les trois femmes se baignèrent bientôt en toute liberté, comme Clémence avait déjà pris l’habitude de le faire.

Insouciantes, elles passèrent le reste de l’après-midi à échanger leurs souvenirs réciproques, tout en profitant selon leurs envies de la chaleur de la plage ou de la fraîcheur de l’eau.

Heureuses de s’être retrouvées, elles auraient bien aimé que cette journée ne se termine jamais, cependant l’ombre des falaises s’était allongée sur la petite crique et, le jour déclinant, il leur fallait maintenant mettre un point final à cet agréable moment.

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