Dernière mise à jour le 15-03-2022 à 21:12 pm - Temps de lecture estimé 00:45:16
Les dernières nouvelles n’étaient pas bonnes. Depuis que l’aéroport s’était placé en service réduit, toutes les liaisons transatlantiques avaient été détournées vers Genève et, aux abords des fêtes de Noël, sa compagnie n’était toujours pas en mesure de lui assurer son vol de retour vers Miami.
Dehors, la tempête de neige semblait redoubler d’intensité pourtant, loin de s’en inquiéter, Aubrey profitait pleinement de ce congé forcé pour passer quelques jours supplémentaires dans ce charmant petit hôtel au cœur des montagnes helvétiques ou s’était tenu son tout premier séminaire commercial.
Le brouhaha du dîner avait fait place au silence depuis bien longtemps et maintenant que la pièce s’était vidée, seul le rougeoiement des braises dans la cheminée éclairait encore faiblement les fauteuils du petit salon. Bercée par l’agréable chaleur du foyer, elle s’était simplement lovée confortablement dans un canapé avant de s’assoupir. La flambée du début de soirée s’était peu à peu assagie, et tandis que le feu déclinait, la fraîcheur de la pièce l’avait tirée de son sommeil.
Abandonnant un instant son plaid à ses pieds, elle rechargea bien vite le foyer de quelques grosses bûches, certaine à présent qu’elles brûleraient toute la nuit. Puis, comme hypnotisée par la danse des flammèches qui semblaient jouer sur les brandons dans la cheminée, à son tour elle profitait pleinement de pouvoir se prélasser face au feu qui reprenait doucement, s’étirant de tout son long comme pour mieux s’offrir aux flammes renaissantes, se réchauffant de leur rayonnement bienfaisant.
Les effluves d’un agréable parfum aux arômes sucrés semblaient vouloir flatter son odorat, mais avant qu’elle n’en découvre l’origine, une voix grave l’interpella.
— Ne vous a-t-on jamais dit que vous aviez des courbes magnifiques?
Se retournant brusquement, son regard fut aussitôt attiré par le rougeoiement d’une pipe que l’on fumait dans l’ombre de la salle.
— Qui êtes-vous? Que me voulez-vous? Demanda-t-elle aussitôt, troublée par cette présence inattendue.
Dans la pénombre de la pièce, elle crut reconnaître la silhouette d’un homme qui s’était assis dans l’un des fauteuils, mais alors que dans le contre-jour elle peinait à distinguer les traits de ce colosse à l’allure de bûcheron, seul son étrange regard semblait pétiller au milieu d’une épaisse barbe noire. Elle resta un moment interdite à le dévisager, tandis que l’homme impassible tirait toujours sur sa longue pipe en bois.
— Qu’importe qui je suis, répondit-il sortant de son mutisme. Cela fait un moment que je vous observe avec intérêt.
— Vous êtes ici pour moi?
— Voyez-vous quelqu’un d’autre? Lui demanda-t-il, narquois.
Elle acquiesça sans un mot, comme déçue par l’évidente stupidité de sa question.
— Je suis un vieil homme et il y a bien longtemps que je ne me suis retrouvé seul en tête-à-tête avec une jolie femme comme vous. Me feriez-vous simplement le plaisir de profiter encore un peu de votre compagnie?
— Pourquoi pas. D’ailleurs, que voulez-vous que je fasse d’autre ici ce soir. Dit-elle, avec un brin de déception dans le timbre de sa voix. Puisque tous mes amis s’amusent certainement dans quelque part dans les Keys chez moi, en Floride. Vous savez le «Sunshine State», le pays du soleil, pas comme ici qui serait plutôt celui de la neige et du vent!
Imperturbable, l’homme fumait toujours sa pipe tout en s’amusant de son agitation en de vaines paroles.
— Combien de têtes avez-vous du faire tourner, combien d’esprits avez-vous enflammés sans leur donner le moindre espoir de répit?
Un large sourire illumina le visage d’Aubrey alors qu’en un instant elle se remémora à quel point elle n’hésitait pas à user de ses charmes pour toujours aboutir à ses fins.
— Ce n’est pas pour ce genre de talents que je suis employée, mais j’avoue qu’un sourire bien placé peut parfois faire fondre les plus endurcis.
— Nous sommes seuls ce soir, et tout l’hôtel est endormi à présent. Serais-tu celle qui me fera fondre?
— Certainement pas vieux pervers, pour qui me prenez-vous! S’emporta-t-elle aussitôt.
— C’est dommage, j’aurais juste aimé te voir danser un peu. Voudrais-tu danser pour moi?
Elle resta immobile un long moment à méditer en silence ses paroles tandis que les exhalaisons de cette pipe semblaient toujours plus embrumer son esprit. Indécise, elle ne savait décider si elle devait fuir cet homme lubrique ou au contraire satisfaire cet inconnu et consentir à se soumettre à lui. Que risquait-elle après tout, les frasques de son dernier springbreak avaient été bien pires que cela et demain elle serait probablement repartie de l’autre côté de l’océan atlantique.
Les bûches qu’elle venait de remettre dans le foyer s’était embrasées, et alors le feu était reparti de plus belle, la chaleur qui se dégageait de la cheminée devenait de plus en plus insupportable. Pourtant, comme retenue par un charme magique, elle n’osait s’en éloigner, comme si des mains invisibles voulaient la retenir. Un bourdonnement, le tic-tac du coucou, le souffle de vent dans la cheminée étaient devenus une musique douce et ce rythme soutenu voulait la faire vibrer. Aussi, malgré ses appréhensions elle commença lentement à se balancer. Les étranges volutes de fumée aux senteurs parfumées qui avaient envahies la pièce en étaient peut être la cause, mais à présent qu’elles avaient obscurci ses pensées, elle n’en avait que faire, il lui importait seulement de danser. Danser pour elle-même, danser pour cet homme, mais surtout s’offrir à son regard vicieux, comme il le lui avait demandé.
Seule dans le petit salon, les yeux fermés, elle ondulait doucement face à l’immense cheminée tandis que, prises dans une sarabande infinie, les ombres de ses formes semblaient courir contre les murs comme portées par un rythme endiablé. Toujours sous l’œil attentif de cet homme étrange qu’elle n’osait pas défier, elle sentait que sa volonté s’était totalement dissoute, et c’est presque naturellement qu’elle laissa glisser sa robe à ses pieds quand il lui demanda finalement de s’en défaire.
Satisfait de son implication, son regard semblait s’être soudainement illuminé, pétillant presque, comme subjugué par son incroyable présence.
— Les bonnes filles ne portent pas de sous-vêtements. Es-tu une bonne fille ?
— Je le pense … Monsieur, répondit-elle, embarrassée.
À demi nue face à cet inconnu dans la pénombre, elle savait qu’il était tout attentionné au moindre de ses mouvements et qu’il se délectait certainement de sa gêne. Jamais encore elle ne s’était donnée en spectacle ainsi, pourtant malgré son appréhension rien ne semblait pouvoir la retenir. Aussi, comme un défi qu’elle se devait de relever, elle se saisit à deux mains de l’élastique de son tanga et le fit lentement glisser le long de ses jambes fuselées. Sans la moindre provocation, elle s’était défaite presque naturellement mais alors qu’elle allait le jeter négligemment près de sa robe, le son de sa voix retint brusquement son geste.
— Donne-le-moi plutôt, que je m’assure que tu es bien la bonne fille que tu prétends être.
Face à la cheminée, il ne pouvait pas le voir, mais elle se sentait rougir de honte. Le ressentait-il? Serait-elle celle qu’il attendait alors qu’au contraire cette situation l’excitait terriblement? Ce vieux pervers l’avait peut-être déjà compris et elle ne pouvait retenir sa gêne alors qu’elle l’imaginait déjà s’enivrer de ses fragrances intimes. Elle tenta désespérément de replier sa lingerie mais avant qu’elle n’ait relevé la tête, du bout de sa canne en bois, il la lui arracha presque des mains. Stoppée net dans son élan, elle resta interdite face à lui, les mains fermement plaquées contre son sexe gonflé qu’elle n’osait lui dévoiler.
L’homme semblait se jouer d’elle comme d’un chaton alors qu’elle se dandinait presque d’une jambe sur l’autre le regard fixé sur sa lingerie qu’il se plaisait à faire virevolter lentement devant elle. Finalement, déjouant ses pires craintes, il se contenta de la jeter dans les flammes du brasier qui crépita aussitôt.
Soulagée, elle resta silencieuse, immobile, tête baissée face à lui alors qu’imperturbable seul le rougeoiement de sa pipe signalait sa présence.
— La pudeur est un luxe que tu ne peux plus te permettre. Pourquoi te caches-tu ? Approche-toi plutôt, que je te vois mieux.
Elle hésita un instant à s’éloigner de la douce chaleur de l’âtre mais la relative sensation d’intimité qui enveloppait sa nudité d’un voile d’obscurité la rassurait à mesure qu’elle s’avançait vers l’homme. Elle savait qu’elle était près de lui, elle sentait déjà son souffle contre sa peau nue alors que ses volutes de fumée embrumaient toujours plus son esprit. Appréciait-il les formes toniques qu’elle lui présentait, son petit ventre plat, le galbe de ses fesses? Était-il comme elle déçu de sa petite poitrine qu’elle aurait voulue plus ample?
Le tapotement de sa canne contre ses poignets la tira de ses pensées et c’est presque sans broncher qu’elle les rassembla de nouveau contre ses reins comme il l’incitait à le faire. Profondément troublée à présent, elle fermait les yeux, comme gênée d’offrir à son regard les doux replis de sa féminité qu’elle savait être ardente de désir. Pétrifiée, elle n’osait plus faire le moindre mouvement, comme si elle n’attendait plus que le contact de ses mains sur sa peau tremblante.
Une douce chaleur semblait vouloir se jouer de ses seins, faisant aussitôt durcir ses tétons. Puis, descendant lentement contre son torse elle finit par se perdre contre les doux vallons de ses formes la faisant frissonner. Sa respiration était devenue plus courte, plus hachée et alors que son pubis semblait être le centre de son attention cette attente lui était devenue presque insupportable.
Soudain elle lâcha un cri d’effroi quand, rompant le charme de cet instant magique, elle ouvrit les yeux et vit soudain que de sa longue pipe s’approchait dangereusement du centre de ses plaisirs.
— Ne bouge pas! Laisse-moi plutôt te montrer comment tu vas vraiment danser pour moi. Ordonna l’homme d’une voix forte, la plongeant aussitôt dans une terreur insensée.
Tremblante, toute son attention s’était fixée sur ce petit disque de feu qui en un instant aurait pu la dévorer. Pourtant, comme hypnotisée par cette perspective ultime, elle n’osait lui résister et ondulait déjà à mesure qu’elle sentait cette redoutable chaleur descendre le long de l’arête sensible des ses lèvres intimes.
Elle se balança ainsi longuement, lui offrant avec angoisse les doux charmes de son intimité, parfois les jambes tendues sur la pointe des pieds, tantôt faisant lentement onduler son bassin, s’abandonnant toujours plus au gré des mouvements de ces braises qui allaient et venaient entre ses cuisses. Prise dans cette transe lubrique, elle s’était soudainement embrasée. Subjuguée par ce jeu lascif, elle sentait la cyprine suinter de son sexe qu’elle livrait si effrontément alors qu’impuissante à apaiser son clitoris turgide, cette douce mais aussi terrible chaleur l’aurait volontiers léchée jusqu’à l’excès, s’insinuant jusqu’au plus profond de son anatomie. Prise par le rythme de cette incroyable chevauchée, ses mains erraient frénétiquement contre ses fesses, contre son aine ou sur ses seins qu’elle faisait frétiller, s’attardant parfois dans ses cheveux comme pour mieux faire onduler son buste.
N’osant se défaire de cette terrible étreinte, tous ses sens étaient en alerte, comme à l’affût de cette cruelle menace qui pourtant avait disparu depuis longtemps. Aussi, comme portée par un tourbillon de volupté, elle s’était livrée ainsi jusqu’à l’épuisement avant de s’écrouler à ses pieds.
Pantelante, le cœur battant, à genoux face à cet homme dont elle ne pouvait même pas définir les traits elle resta immobile, sidérée qu’elle ait pu se laisser aller à une telle performance. Se redressant un peu, assise sur ses fesses, elle pouvait presque sentir la corolle de sa fleur pulser de désir entre ses cuisses ouvertes. Lentement, ses doigts glissèrent vers son sexe mais un frisson glacial la fit tressaillir quand elle découvrit que le délicat chaume blond qui, il y a quelques instants à peine, tapissait encore son pubis, avait disparu.
— Que m’avez-vous fait? Que m’arrive-t-il? Demanda-elle incrédule.
Il s’amusa un instant de sa surprise avant de lui répondre calmement.
— Je n’ai rien fait d’autre que de rendre hommage à ta beauté, les bonnes filles veillent toujours à être ainsi. Aimes-tu?
— J’ai l’impression d’être redevenue une petite fille! Pesta-elle aussitôt. Comment avez-vous…? Elle ne termina pas sa phrase, encore sidérée qu’il ait pu si aisément se jouer d’elle.
— Est-ce que les petites filles savent ce qu’est un clitoris? Montre-moi plutôt combien tu l’aimes.
Jamais encore elle n’aurait osée se masturber ainsi, mais cette incroyable demande claquait déjà comme un ordre pour elle. Elle ne pouvait se l’expliquer mais les désirs de cet homme semblaient pénétrer toujours plus son inconscient, et à chaque nouvelle demande, ils s’imprimaient en elle de manière indélébile, comme une marque au fer rouge.
Jamais de sa vie elle ne s’était dégradée ainsi, pourtant jamais non plus elle ne s’était aussi sentie femme alors qu’explorant la toute nouvelle douceur de son mont de Vénus elle en avait redécouvert les trésors. L’intense satisfaction qu’elle tirait de s’être totalement livrée à lui dans cette danse lubrique la faisait toujours bourdonner et tandis que tout son sexe brûlant de désir n’attendait plus que son attention, elle ne tarda pas goûter aux délices de la volupté alors qu’un puissant orgasme la ravagea, la laissant un instant au bord de l’évanouissement.
Soudain, l’homme s’emporta, la tirant aussitôt de l’agréable torpeur dans laquelle elle s’était enveloppée.
— Comment as-tu osé? Qui donc t’a permis de te conduire ainsi, avec une telle désinvolture, et d’avoir un orgasme sans y être autorisée?
Troublée par ce changement de ton aussi imprévisible que brutal elle se redressa presque d’un bond. Une soudaine tension dans ses seins la piqua mais elle n’en fit presque pas cas tant elle craignait que l’homme ne s’emporte. Penaude, elle l’interrogea plutôt.
— Mais, vous me l’avez demandé?
Intriguée cependant, elle porta les mains à son torse, et découvrit aussitôt que des anneaux paraient ses tétons durcis. Surprise par leur soudaine présence, elle les fit rouler quelques instants contre sa peau, totalement mystifiée par les talents de magicien de cet homme, incapable de comprendre comment il avait pu placer ces bijoux sans même qu’elle ne s’en aperçoive. C’est alors que son sang se glaça d’effroi quand, voulant s’en défaire, elle comprit avec horreur que loin d’être amovibles comme elle l’imaginait, ils étaient bien au contraire sertis profondément dans sa chair sensible.
D’un bond elle tenta aussitôt de se relever et de se rapprocher de la clarté de l’âtre pour s’en assurer, mais s’arrêta net lorsque le poids de l’or qui ceignait son clitoris, tira brutalement son petit bouton d’amour hors de sa cachette charnue. Machinalement, elle tenta d’apaiser cette douleur lancinante mais tandis que ses doigts s’écrasaient contre les parois lisses d’une coque métallique, elle chancela un instant avant de retomber lourdement sur ses genoux, abasourdie.
— Comment avez-vous fait? Comment avez-vous pu? Gémit-elle aussitôt, incrédule tandis qu’elle se hâtait nerveusement de définir les contours de cet ornement qui s’était soudainement emparé de son intimité.
Impuissante à se défaire de l’étreinte de cette ceinture diabolique dont elle n’avait même pas trouvé la fermeture, elle trépignait de rage contre le fauteuil, pestant contre ce pervers qui se saoulait de son désarroi. Bien décidé à lui faire entendre raison, d’une voix ferme, il stoppa net sa colère, captivant aussitôt toute son attention.
— Tu as été une bien vilaine fille, et les vilaines filles doivent être corrigées.
— Mais pourquoi? Que vous ai-je donc fait?
— Les bonnes filles devraient toujours demander la permission …
Seul un marmonnement renfrogné répondit en écho alors qu’elle s’acharnait toujours à tenter de se libérer.
— Pour cela et pour le reste, tu mérites une bonne fessée. Voilà donc pourquoi je suis ici ce soir.
— Une fessée? Comme une gamine, jamais! S’étrangla-t-elle aussitôt.
— Libre à toi de refuser, mais es-tu vraiment prête à en assumer les conséquences? Sache que sans moi, jamais plus tu ne pourras apaiser ce désir que j’ai allumé en toi et qui, si tu n’y prends garde, ne tardera pas à consumer ta volonté. Bientôt, c’est avide d’une insatiable luxure que tu m’appelleras, que tu me supplieras de te libérer mais alors il sera trop tard.
Résignée elle baissa les yeux, constatant amèrement qu’il lui serait certainement impossible de se défaire de cette cuirasse de métal dont elle ne percevait même pas la moindre aspérité mais qui s’était emparée si sournoisement de sa féminité qu’elle pouvait presque sentir son clitoris meurtrit, enchâssé dans sa prison, la supplier de bien vouloir mettre fin à son tourment.
— Monsieur, s’il vous plait libérez-moi! Demanda-t-elle humblement, maintenant qu’elle s’était agenouillée face à lui.
— Je vois que tu commences à comprendre. Tu es une fille intelligente, tu sais donc ce que j’attends de toi.
Baissant la tête, elle hésita un long moment, contemplant les reflets de cet or maudit dont il l’avait parée. Mais alors qu’elle sentait qu’un abominable sentiment de désarroi était en train de l’envahir, vaincue elle abdiqua.
— Maître, vous avez raison, mon comportement passé est très certainement inadmissible et je me rends compte à présent que j’ai été bien égoïste. Je ne considérerai donc plus jamais mon propre plaisir aux dépends du votre.
— Voilà qui est sage, tu es sur la bonne voie.
Alors que tout son être brûlait d’un désir insatisfait, son esprit bouillonnait. Jamais auparavant elle n’aurait pu imaginer devoir un jour faire un tel acte de contrition et s’est au comble de l’humiliation qu’elle se résigna à lui demander l’inconcevable.
— Maître, puissiez-vous me pardonner. J’ai n’ai pas été à la hauteur de vos attentes ce soir, et je comprends qu’il est juste que vous me punissiez pour les torts que je vous ai causés.
— C’est bien, continue, qu’attends-tu donc de moi?
S’étranglant presque, le visage rouge de honte, la voix tremblante, c’est au bord des larmes et du bout des lèvres qu’elle lui avoua enfin ce qu’il attendait d’elle.
— Vous avez gagné, fessez-moi.
Le vieil homme savourait déjà sa victoire, pourtant comme amusé de la voir ainsi le supplier, il insista.
— Nous y sommes presque jeune fille. Cependant, je suis peut-être vieux et mes sens me font parfois défaut. Pourrais-tu répéter un peu plus fort ce que tu attends de moi?
Consternée, tremblante de honte, au bord de l’épuisement, elle éclata en pleurant.
— Je vous en prie, fessez-moi si c’est ce que vous voulez, je ferai tout ce que vous voudrez mais de grâce, libérez-moi de cette damnée parure!
L’homme ne boudait pas son plaisir, alors qu’Aubrey, au comble de l’émotion pleurait maintenant entre ses mains jointes.
— Bien. Je vais donc pouvoir t’inculquer tes nouvelles règles de conduite qui seules te permettront de goûter de nouveau à ces plaisirs que tu recherches tant.
Son visage s’illumina presque aussitôt quand, lui cédant sa place, il l’invita finalement à s’agenouiller sur le fauteuil. Face aux ténèbres, son équilibre était précaire tandis que s’appuyant contre le dossier du siège, elle n’avait d’autre choix que de se cambrer comme pour mieux offrir sa croupe à son terrible courroux. Le sifflement strident d’un faisceau de baguettes fendit l’air, déchirant le silence de la pièce, aussitôt suivi d’une décharge de douleur qui l’embrasa à l’instant où il s’abattit lourdement contre son postérieur lui arrachant un cri de souffrance.
— À présent, écoute bien ce que j’ai à te dire car tu devras être convaincante et me persuader que tu les as bien comprises si tu veux que j’abrège ta punition.
Tremblante d’appréhension, seul un marmonnement semblait marquer pourtant son approbation. Marquant une courte pause, l’homme reprit.
— Un, l’obéissance.
À peine eut-il finit sa phrase, qu’un nouveau coup s’écrasait sur ses fesses endolories. Surprise, Aubrey resta un instant sans voix, alors que tel un métronome, l’homme égrenait toujours sa sentence.
— Un, l’obéissance. Insista-t-il avec sévérité.
Le coup semblait déjà être plus violent que le précédent, mais tandis qu’elle cherchait déjà à apaiser la douleur lancinante qui irradiait de son postérieur, elle lui répondit alors
— Je serai obéissante, … je vous le promets.
— Un, l’obéissance! Lui arracha un long cri de douleur mais avant que l’homme ne se reprenne elle hurla.
— Je ferai toujours de mon mieux pour vous satisfaire en toutes circonstances.
— Bien. Je crois que tu as saisi maintenant. Un coup pour chaque nouvelle règle que je te dicterai. Ta punition sera d’autant plus courte que tu comprendras vite. Passons à la suivante.
En silence, elle acquiesça d’un simple hochement de la tête.
— Deux, le respect.
— Monsieur, jamais plus je ne soutiendrai votre regard.
— Trois, l’honnêteté.
— Jamais je ne mentirai, je vous serai toujours loyale.
— Quatre, la reconnaissance.
— Je vous remercie pour votre enseignement, et suis fière vous servir à présent.
À mesure que s’égrenaient les règles et les coups, ses fesses s’étaient rougies et maintenant que les premières zébrures étaient apparues, elle tentait désespérément d’apaiser de ses mains sa chair meurtrie.
— Cinq, la punition.
Elle haleta un instant, mais avant qu’elle ne puisse répondre, un nouvelle vague de douleur s’écrasait sur sa croupe
— Cinq, la punition?
— Comme maintenant, je demanderai à ce que toutes mes inconduites soient réprimandées.
— Six, la séduction.
— Je me ferais toujours belle et disponible comme vous me l’avez demandé, lisse et sans jamais ne plus porter de sous-vêtements.
— Bien, il me semble que tu aies compris la leçon.
— C’est fini, Maître? demanda-t-elle hésitante, m’avez-vous pardonné?
Il hésita longuement, comme pour mieux se délecter de son œuvre sur ses courbes embrasées.
— Ce dernier, je peux t’aider à le formuler pour toi si tu le veux, car ce n’est plus que de ta soumission à celui qui t’a paré de cet or que tu tireras désormais ton plaisir.
Alors qu’un ultime coup venait de s’abattre sur ses fesses maintenant rougies et douloureuses, ces dernières paroles la glacèrent d’effroi maintenant qu’elles la pressaient de s’engager. Pourtant, bien qu’elle sache qu’elles allaient changer le cours de sa vie à tout jamais, elle n’hésita pas un instant.
— Mon unique plaisir sera de satisfaire celui de mon maître. Avoua-t-elle faiblement avant de s’écrouler, stupéfaite.
Hagarde, prostrée, dépitée elle glissa doucement contre le cuir du siège, puis ramenant peu à peu ses genoux contre son torse, se lova en chien de fusil les mains sur son sexe paré d’or mais qu’elle ne pouvait apaiser avant de sombrer dans un profond sommeil.
Elle se redressa soudain sur son lit, le souffle coupé, haletante avant de découvrir, au travers des vitres givrées de sa chambre, qu’un magnifique soleil illuminait les sommets enneigés dans le lointain.
Instinctivement elle porta une main à son sexe et s’est avec appréhension que ses doigts se frayèrent un chemin le long des doux replis de ses lèvres gonflées, presque déçue de découvrir que l’anneau qui perçait son clitoris avait disparu. Soulagée, elle se détendit aussitôt et tandis que ses gestes devenaient de plus en plus insistants, son autre main, remontant lentement les plis du large t-shirt qui lui servait de nuisette, tenta à son tour d’apaiser la tension de ses tétons incroyablement durcis. Enveloppée dans la douce chaleur de sa couette, elle s’était calmée et ses craintes passées avaient fait place à une agréable sensation de plénitude. Pourtant, les ordres de cet homme s’insinuaient toujours dans son esprit et la tourmentaient comme une malédiction. À présent, le souffle court, le cœur battant elle sentait sa précieuse énergie sexuelle lui filer entre les doigts et bien qu’elle soit au seuil d’un orgasme qu’elle désirait plus que tout, il lui semblait être devenu soudainement inaccessible, comme s’il la fuyait maintenant. Un marmonnement de frustration mit fin à ses délicieuses caresses qui l’avaient pourtant toujours apaisées depuis son adolescence puis, dépitée, elle se lova en position fœtale comme pour mieux serrer entre ses jambes les plis de sa couverture, et abandonner ainsi son désir, cruellement insatisfait.
Dans le silence de sa chambre, loin de s’être apaisée, Aubrey bourdonnait toujours, comme envoûtée par les frasques de sa nuit passée. Pire, alors qu’une douche rapide et revigorante aurait dû la soulager, elle n’avait au contraire fait qu’attiser de sombres désirs qu’elle semblait ne plus pouvoir maîtriser. Aussi, tandis qu’elle prenait un soin particulier à passer du lait de corps sur ses fesses immaculées mais pourtant inexplicablement endolories, elle s’amusait du reflet des replis charnus de ses formes féminines dans le miroir de la salle de bains, maintenant qu’elle venait de rendre son sexe totalement lisse pour la toute première fois.
L’incroyable souvenir de cet étrange homme était encore bien présent en elle, mais bien que ce cauchemar ce soit heureusement dissipé, il semblait pourtant être si réel, que les règles qu’il lui avait si péniblement inculquées semblait toujours se répéter en elle à l’infini.
Étrangement cette situation l’excitait aussi terriblement et alors qu’elle parcourait sa valise à la recherche d’une tenue, elle se figeât devant une paire de sous-vêtements. Sa petite poitrine lui permettait aisément de se passer de soutien-gorge, mais le souvenir de son tanga se consumant dans la cheminée fit aussitôt naître sur son visage un rictus énigmatique, trahissant déjà son approbation. Résignée, alors que rien ne semblait vouloir trouver grâce à ses yeux, son choix se porta finalement sur une simple robe pull fendue à capuche qu’elle avait emportée presque par hasard, craignant que l’hôtel ne soit mal chauffé. Sa coupe longue moulait subtilement ses courbes délicates, mais bien qu’il ne fasse aucun doute que ce soit là son seul vêtement, elle se sentait rassurée que ses charmes ne puissent être effrontément dévoilés, pas même en transparence.
Cette pensée l’obnubilait toujours et tandis qu’elle descendait l’escalier de bois en direction l’office, le contact rêche de la laine contre sa peau nue, mais surtout les agréables sensations qui enflammaient son intimité nouvellement épilée n’avaient de cesse que de lui rappeler à quel point sa féminité était exacerbée à présent, alors que d’agréables sensations de plaisir la faisaient frissonner.
Tout à coup, une voix féminine l’interpella.
— Melle Spencer?
La tirant aussitôt de sa rêverie, elle eut à peine le temps de reconnaître la réceptionniste que déjà elle lui tendait un petit paquet emballé d’un papier cadeau aux couleurs de Noël.
— Quelqu’un a déposé ceci pour vous ce matin.
— Ne serait-ce pas un vieil homme barbu au regard au regard sombre?
— Non, Pas que je sache.
— Du genre trapu, taillé comme un bûcheron aux manières un peu rustres…
— Schmutzli? Non! Je vous assure, ce colis est très certainement arrivé par coursier. Répondit-elle souriante, comme amusée par sa question. Mais je vois de qui vous voulez parler, vous le trouverez en ville aujourd’hui, bonne fête de Samichlaus! (Saint Nicolas).
Intriguée par cet étrange présent, la fraîcheur du cuir du fauteuil contre ses fesses nues lui rappela aussitôt à quel point elle était vulnérable, alors que sans même y prendre garde, elle avait tout naturellement relevé les pans de sa robe avant de s’asseoir dans le petit salon de la réception.
Son esprit bouillonnait toujours, alors qu’elle tentait désespérément de se persuader que tout cela ne pouvait être réel mais seulement qu’un cauchemar. Nerveusement, elle déchira l’emballage pressée qu’elle était d’apporter enfin des réponses à toutes ces angoissantes questions qui la taraudaient. Mais quand elle découvrit son nom finement gravé sur l’étiquette métallique qui était sertie sur le coffret de cuir son cœur s’arrêta presque de battre. Qui donc ici pouvait bien lui offrir un présent aussi personnalisé, alors que trois jours plus tôt elle ne soupçonnait même pas l’existence de ce village du bout du monde. Retenant son souffle, les doigts mal assurés, elle pressa finalement le bouton du petit écrin, dévoilant aussitôt le bijou qu’il contenait.
Ébahie, elle s’affaissa contre le dossier du fauteuil, détaillant du bout des doigts l’étrange collier doré en forme de torque, découvrant combien ce grand anneau de cou rigide en métal, réalisé d’un seul tenant, était étrange avec son gros fermoir en forme de tête de serpent, alors qu’il scintillait sur le velours vert de la boîte. Les souvenirs de cet homme la ramenaient sans cesse aux bijoux dont il l’avait parée près de la cheminée comme si tout cela n’était plus pour elle qu’un sombre désir encore inassouvi. Tout son être la trahissait à présent et ses tétons s’étaient durcis, comme s’ils eurent été de nouveau parés d’or. Incapable de maîtriser ses pensées, elles se perdaient librement dans un tourbillon lubrique, alors que son petit bourgeon d’amour se consumait déjà avec envie d’être une nouvelle fois au centre de l’étreinte de ce lourd anneau qui l’avait transpercé. Les impénétrables caractères gothiques gravés le long de cette épaisse boucle dorée n’étaient pas sans lui rappeler ceux qu’elle avait vu courir autour de sa taille, n’ajoutant que plus de doutes à sa confusion déjà grande. Qui donc était cet homme? Était-elle victime d’une malédiction? Pire, était-elle déjà son esclave? Ces questions sans réponses la tourmentaient toujours alors qu’elle sentait avec effroi l’humidité de son sexe perler entre ses cuisses. Profondément troublée de s’être laissée submerger par ses plus bas instincts, elle demeura pourtant ainsi un long moment, tétanisée, incapable de la moindre réaction.
Soudain, une voix douce la tira de sa rêverie.
— C’est un magnifique collier que vous avez là, mademoiselle. Aubrey? C’est bien votre prénom?
Quelque peu surprise par ce compliment teinté d’un léger accent germanique, elle resta sans voix face à cette élégante femme blonde d’âge mûr et à la silhouette élancée qui se présentait à elle.
— Voulez-vous que je vous aide à le mettre?
En un instant ses pommettes, délicatement parsemées de quelques taches de rousseur, s’enflammèrent d’une douce teinte rosée trahissant aussitôt son émoi. Se souvenant aussitôt de l’or maudit du vieil homme, son regard se posa une dernière fois sur ce fermoir qu’elle savait à présent ne plus jamais pouvoir rouvrir. Ses yeux pétillaient, illuminant son visage d’une indicible clarté tandis que machinalement elle nouait déjà ses cheveux pour mieux lui présenter son cou.
Puis baissant les yeux, elle lui tendit humblement le coffret.
— Oui Madame…
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