Dernière mise à jour le 15-03-2022 à 21:12 pm - Temps de lecture estimé 00:45:16
Les dernières nouvelles n’étaient pas bonnes. Depuis que l’aéroport s’était placé en service réduit, toutes les liaisons transatlantiques avaient été détournées vers Genève et, aux abords des fêtes de Noël, sa compagnie n’était toujours pas en mesure de lui assurer son vol de retour vers Miami.
Dehors, la tempête de neige semblait redoubler d’intensité pourtant, loin de s’en inquiéter, Aubrey profitait pleinement de ce congé forcé pour passer quelques jours supplémentaires dans ce charmant petit hôtel au cœur des montagnes helvétiques ou s’était tenu son tout premier séminaire commercial.
Le brouhaha du dîner avait fait place au silence depuis bien longtemps et maintenant que la pièce s’était vidée, seul le rougeoiement des braises dans la cheminée éclairait encore faiblement les fauteuils du petit salon. Bercée par l’agréable chaleur du foyer, elle s’était simplement lovée confortablement dans un canapé avant de s’assoupir. La flambée du début de soirée s’était peu à peu assagie, et tandis que le feu déclinait, la fraîcheur de la pièce l’avait tirée de son sommeil.
Abandonnant un instant son plaid à ses pieds, elle rechargea bien vite le foyer de quelques grosses bûches, certaine à présent qu’elles brûleraient toute la nuit. Puis, comme hypnotisée par la danse des flammèches qui semblaient jouer sur les brandons dans la cheminée, à son tour elle profitait pleinement de pouvoir se prélasser face au feu qui reprenait doucement, s’étirant de tout son long comme pour mieux s’offrir aux flammes renaissantes, se réchauffant de leur rayonnement bienfaisant.
Les effluves d’un agréable parfum aux arômes sucrés semblaient vouloir flatter son odorat, mais avant qu’elle n’en découvre l’origine, une voix grave l’interpella.
— Ne vous a-t-on jamais dit que vous aviez des courbes magnifiques?
Se retournant brusquement, son regard fut aussitôt attiré par le rougeoiement d’une pipe que l’on fumait dans l’ombre de la salle.
— Qui êtes-vous? Que me voulez-vous? Demanda-t-elle aussitôt, troublée par cette présence inattendue.
Dans la pénombre de la pièce, elle crut reconnaître la silhouette d’un homme qui s’était assis dans l’un des fauteuils, mais alors que dans le contre-jour elle peinait à distinguer les traits de ce colosse à l’allure de bûcheron, seul son étrange regard semblait pétiller au milieu d’une épaisse barbe noire. Elle resta un moment interdite à le dévisager, tandis que l’homme impassible tirait toujours sur sa longue pipe en bois.
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