Dernière mise à jour le 18-01-2022 à 19:39 pm - Temps de lecture estimé 00:07:02
Clémence savourait ses premiers instants de détente de la journée. Seule, attablée face au lac Leman, elle sirotait tranquillement à la paille un grand verre de jus de fruit tout en contemplant les cimes enneigées dans le lointain. Ses dernières semaines de travail avec Asyah n’avaient pas été vaines, et le regard dans le vague, elle se remémorait avec satisfaction les principaux volets de l’intervention qu’elle venait de terminer dans ce centre d’affaires genevois qu’elle visitait pour la première fois.
Toute la matinée, elle s’était employée à démontrer la faisabilité technique de son projet et aucun des aspects de sa présentation n’avait été mis en défaut, malgré le feu roulant de questions que n’avaient pas manqué de lui poser les experts présents. Très professionnelle dans ses démonstrations, elle était parvenue à prouver l’intégrité et la confidentialité du portail d’escorte qu’elle projetait de mettre en œuvre pour sa patronne et avait par là même conquit la petite assemblée. Asyah pouvait jubiler, il lui serait certainement plus aisé maintenant de convaincre définitivement ses premiers investisseurs.
— Vous avez été brillante tout à l’heure mademoiselle.
Quelque peu surprise d’être ainsi tirée de sa rêverie par ce compliment teinté d’un léger accent germanique, Clémence resta un instant sans voix face à cette grande femme blonde d’âge mûr et à la silhouette élancée qui, accompagnée d’Asyah, s’installait à sa table. Poliment, tout en baissant les yeux comme elle en avait maintenant pris l’habitude, Clémence l’accueillit alors avec considération.
— Je suis enchantée, madame …
— Erika Von Liebesqual, ravie de vous connaître. Depuis tout ce temps qu’Asyah me vante vos mérites, je suis heureuse de constater que vous dépassez de loin toutes mes attentes.
Tandis que le maître d’hôtel s’affairait déjà à établir le menu du déjeuner, les trois femmes entamèrent un long débat qui devait leur permettre de finaliser avec méthode les derniers détails du projet qui leur avait été présenté le matin même. Bien malgré elle cependant, ne pouvant oublier qu’elle était au service d’Asyah, Clémence avait dû s’effacer de la conversation pour n’y prendre part que dans les rares instants où elle y avait été expressément invitée, bouillant intérieurement de ne pouvoir développer librement ses propres idées sans être constamment bridée, presque dévalorisée par Asyah qui semblait s’amuser de sa frustration. C’est ainsi qu’à mesure que la conversation prenait des tournures de moins en moins techniques, son trouble allait croissant tandis que les questions de la baronne se focalisaient maintenant sur un domaine beaucoup plus personnel, presque intime. Jamais auparavant elle ne s’était sentie aussi désarmée face à cette inconnue qui prenait visiblement plaisir à ce petit jeu, d’autant qu’il lui était impossible de dissimuler son imposant collier doré, symbole de sa soumission envers Asyah.
Erika avait bien deviné sa gêne cependant, loin de vouloir l’apaiser, prenait au contraire, un plaisir malicieux à l’exacerber. Ainsi, comme pour mieux tester ses réactions, plusieurs fois au cours du repas elle avait tenté de la prendre en défaut par ses quelques réflexions particulièrement acérées, sans toutefois jamais y parvenir. À présent, comme satisfaite de l’ascendant qu’elle avait sur Clémence, la baronne Von Liebesqual s’amusait du trouble ravageur qu’elle pouvait semer dans l’esprit de cette belle informaticienne dont les joues ne cessaient de rougir tandis qu’elle se dévoilait toujours plus. Ainsi, bien qu’il eût été aisé de penser qu’elle participât à un quelconque déjeuner d’affaires, à chaque fois que les yeux de la baronne se posaient sur ses épaules nues que le col rond de sa robe mettait agréablement en valeur, elle semblait toujours déceler dans son regard comme le désir secret d’entamer de longues caresses sur ses courbes féminines délicatement moulées par le tissu noir de son vêtement.
L’après-midi était bien entamée, et tandis que Clémence terminait son repas autour d’une tasse de café italien, son regard et ses pensées s’étaient fixés sur Erika qui, accompagnée d’Asyah, était sortie sur la terrasse de l’hôtel pour y fumer une cigarette. À l’issue d’une longue conversation, les deux femmes semblaient avoir finalement trouvé un terrain d’entente et c’est toutes souriantes qu’elles reparurent quelques minutes plus tard.
Tandis que la baronne se dirigeait vers la réception, c’est avec appréhension que Clémence retrouva Asyah. En femme d’affaires accomplie, elle avait probablement dû négocier les moindres détails de son projet, et le sourire victorieux qu’elle affichait semblait en être la preuve.
C'est cool mais je reste sur ma faim. A quand la suite de ses aventures?
Je travaille sur ce roman depuis quelques temps déjà et je puis vous assurer qu’il est en bonne voie d’achèvement.
Merci pour l’intérêt que vous portez aux nouvelles aventures de Clémence, j’espère pouvoir vous les dévoiler très prochainement.
Helen