La galerie marchande

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Après avoir fait de nouveau quelques pas en direction du petit couloir entièrement recouvert de miroirs qui servait de salon d’essayage, elle y remarqua combien ce modèle en fourreau pouvait la changer. Tandis que le hâle de sa peau contrastait magnifiquement avec le noir de jais de sa robe qui galbait doucement ses formes, ses cheveux clairs tombant sur ses épaules dorées ne faisaient qu’exacerber les charmes de son buste un peu plus dévoilés qu’à son habitude.

Une foule de sentiments contradictoires l’avaient envahie. Tandis qu’elle se sentait à la fois fragile et excitée d’être aussi peu vêtue, Clémence appréciait de voir sa beauté ainsi exposée dans ce simple vêtement et constatait avec plaisir que le garçon manqué qu’elle avait été jusqu’à présent se découvrait enfin à la féminité.

— OK, tu es radieuse comme cela, passe-la-moi, on la prend aussi, complimenta alors Sylvie qui n’avait pas été sans remarquer le large sourire qui éclairait son visage.

Comme portée par un petit nuage, Clémence alla retirer sa robe qu’elle passa sans se soucier à son amie qui s’empressa aussitôt de rejoindre Dominique qui l’attendait près de la caisse. Tandis que ses deux amies devisaient avec la vendeuse, Clémence, voulant se rhabiller, découvrit que les vêtements qu’elle avait accrochés sur la patère avaient disparu. Le charme s’était brusquement rompu et un frisson d’effroi la parcouru immédiatement, lorsqu’elle prit conscience de la fâcheuse position dans laquelle elle se trouvait à présent. Elle était intégralement nue, totalement démunie au beau milieu d’une galerie marchande, un samedi après-midi, jour de grosse affluence.

Passant timidement la tête au-dessus des battants de la porte de sa cabine, elle n’osa rappeler ses amies, car elle aurait alors immédiatement attiré sur elle l’attention des quelques clientes qui se trouvaient dans le magasin. Elle tenta bien de leur faire signe de la main, mais elles restèrent insensibles à son appel. Finalement, c’est avec effroi qu’elle les vit se diriger vers la sortie de l’échoppe puis s’enfoncer dans le centre commercial. Abasourdie, elle s’assit sur le minuscule banc de son réduit et s’y recroquevilla, comme hébétée de s’être laissée entraîner avec une telle naïveté dans cette situation cauchemardesque.

Tandis que le temps s’était brusquement figé entre les murs de sa cellule, autour d’elle la journée suivait son cours normalement tandis que d’autres clientes s’affairaient dans les rayons du magasin. Son esprit bouillonnait, mais ne trouvait de solution acceptable pour se sortir de cette inextricable situation dans laquelle ses amies l’avaient mise. Comment aurait-elle pu justifier sa présence dans cet endroit dans une tenue si minimaliste ?

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